L’appui à la production
Parmi nos objectifs prioritaires figure la volonté de contribuer à construire des systèmes alimentaires durables environnementalement, économiquement et socialement, aux côtés de nos OP partenaires. Les agricultrices et des agriculteurs familiaux du monde sont confrontés aux changements climatiques et à leurs conséquences. Face à ceux-ci, ils sont à la fois victimes et acteurs de changement.
Au nord comme au sud, cette question est un enjeu majeur pour nos organisations partenaires, qui travaillent à chercher des alternatives réalistes et efficaces, qui renforce la résilience des exploitations familiales, et leur permet de mettre en place des itinéraires de production plus durables.
L’agroécologie apparait comme une réponse forte, qui doit faire partie des pistes à développer avec nos partenaires pour contribuer à construire des systèmes alimentaires durables environnementalement, économiquement et socialement. La durabilité environnementale est essentielle, en particulier face au défi climatique auquel l’agriculture familiale se doit de s’attaquer, et elle doit être intégrée avec les composantes tout aussi importantes que sont les volets économique et social. Dans la manière dont le CSA a choisi d’implémenter ses projets axés sur la promotion de l’agroécologie, ces 3 volets sont toujours pris en compte.
L’agroécologie dans nos projets
Dans les différents pays où nous intervenons, les agricultrices et agriculteurs font face à des problématiques similaires et bien connues, telles que la diminution de la fertilité des sols, l’érosion, les attaques des ravageurs de cultures et bien d’autres. Certaines problématiques sont plus caractéristiques, par exemple l’acidité des sols Burundais. Ces contraintes majeures impactent fortement les exploitations familiales et l’agroécologie apparait comme une voie de solution efficace et accessible. En effet, les engrais chimiques, même subventionnés, restent globalement chers pour les exploitants familiaux à faible pouvoir d’achat. De plus, ces engrais contribuent à la dégradation des sols et de l’environnement, notamment lorsqu’ils sont utilisés seuls.

La recherche-action
Les pratiques agroécologiques permettent entre autre aux exploitations familiales de produire elles-mêmes leurs intrants selon les moyens qu’ils disposent (fumure organique, biopesticides, …). Mais malgré l’adoption de ces approches par les exploitations familiales, certaines informations théoriques et pratiques (comme les méthodes d’applications et les dosages) restent encore inaccessibles aux producteurs adoptant ces pratiques. Pour plus d’informations, consultez notre article sur la recherche-action.
Ainsi nous intégrons la recherche action participative dans nos différents projets en agroécologie, afin d’inclure au mieux les exploitantes et exploitants familiaux dans nos activités. Pratiquement, les agriculteurs familiaux sont donc impliqués pour les diagnostics et définitions des problématiques rencontrées, mais également dans la recherche des pistes de solutions à appliquer sur leurs exploitations, qui plongent leurs racines dans leur savoir-faire paysan. Cette ensemble d’approches permet de s’assurer que les agriculteurs appliquent les pratiques promues, se les approprient sur le long terme, et participent pleinement à leur diffusion auprès de leurs pairs. Au sein des projets de recherche-action, l’accent est mis sur l’établissement de liens étroits entre les organisations partenaires, les paysans et les instituts de recherches locaux (universités, centre de recherche, …). Au CSA, nous essayons également d’amener cette collaboration plus loin en créant des liens entre institution du Nord et du Sud et en favorisant les échanges d’expériences.

Quelques exemples de projets en recherche-action :
Economie
Les différents projets que nous menons avec nos organisations producteurs partenaires visent à renforcer la sécurité alimentaire et l’agriculture familiale de manière générale. Sur le plan économique, les pratiques agroécologiques sont indéniablement un outil d’autonomisation. En premier lieu, elles contribuent à améliorer les rendements des
agriculteurs familiaux qui les appliquent. Elles visent aussi à diversifier les productions présentes sur l’exploitation. Enfin, elles brisent la dépendance des agriculteurs vis-à-vis des intrants vendus dans le commerce. Dans un contexte économique où
beaucoup d’agriculteurs familiaux peinent à dégager un surplus de production pour la mise en marché, afin d’en tirer un revenu, c’est évidemment crucial.
Le contexte mondial démontre de façon plus évidente encore que l’agroécologie est un facteur d’autonomisation crucial, qui va bien au-delà de son impact environnemental ou de ses effets positifs sur le revenu des exploitations familiales. Indirectement, par la diversification des cultures que ces pratiques impliquent, on agit aussi positivement sur l’amélioration de l’alimentation des populations rurales, ce qui est un autre effet collatéral significatif.
Capitalisation
Notre démarche s’accompagne systématiquement d’un processus de capitalisation suivant une méthodologie participative, c’est-à-dire qu’elle est réalisée avec la participation active des différents acteurs engagés dans le processus. L’objectif est de collecter et centraliser le maximum d’informations des expériences de nos différents projets, particulièrement en agroécologie.
Ces processus de capitalisation auront une finalité premièrement interne (apprentissages, renforcement de capacités institutionnelles, etc.), mais également une finalité externe de partage d’expériences tant au niveau national (au niveau des plateformes d’innovation) que régional. En ce sens, la méthodologie doit aussi prévoir l’élaboration de produits de capitalisation susceptibles d’être partagés à différents niveaux. Pour plus d’information, retrouvez ce guide de capitalisation en recherche-action, menée par la CAPAD avec l’appui du GERDAL et du CSA.
Sensibilisation
Notre travail passe aussi par la sensibilisation et les échanges entre acteurs, de façon international. Chaque année, le CSA dans son programme Nord, organise un séminaire international en présence des ses partenaires belges et du monde entier.

En 2023, le séminaire international avait pour sujet : “Gestion et fertilité des sols face au défi climatique : la transition agricole en marche”. La question de la bonne gestion des sols et de leur fertilité est au centre des préoccupation de tous les agriculteurs familiaux du monde. C’est un défi constant, rendu plus complexe encore par l’apparition de plus en plus évidente des conséquences du changement climatique.