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Des paysans pilotes formés à la fabrication de biofertilisants et de biopesticides à Shasha (Nord Kivu- RDC)

Posted on 2 juillet 2025

par Jean Bap­tiste Musa­byi­ma­na – Char­gé de com­mu­ni­ca­tion FOPAC NK

Ce same­di 21 juin 2025, douze membres et pay­sans pilotes enga­gés dans la culture de la pomme de terre, affi­liés à la Fédé­ra­tion des Orga­ni­sa­tions des Pro­duc­teurs Agri­coles du Congo (FOPAC) au Nord-Kivu, ont béné­fi­cié d’une for­ma­tion pra­tique sur la fabri­ca­tion de bio­fer­ti­li­sants et de bio­pes­ti­cides dans la loca­li­té de Sha­sha, grou­pe­ment de Mup­fu­nyi Shan­ga, ter­ri­toire de Masi­si.

Cette ses­sion s’inscrit dans le cadre du pro­jet FO-RI, inti­tu­lé « Inno­va­tion par­ti­ci­pa­tive des pra­tiques agroé­co­lo­giques dans le Nord-Kivu », qui vise à pro­mou­voir une agri­cul­ture plus durable, res­pec­tueuse de l’environnement et éco­no­mi­que­ment viable pour les petits pro­duc­teurs locaux.

Des alternatives naturelles aux engrais chimiques

Selon M. Del­phin Habi­ma­na Shi­ram­bere, pay­san pilote à Sha­sha, cette for­ma­tion a mis un accent par­ti­cu­lier sur la fabri­ca­tion arti­sa­nale des bio­fer­ti­li­sants à base de matières locales comme les feuilles vertes, les cendres, la bouse de vache, l’urine de bétail, la mélasse, et l’eau. « Ces fer­ti­li­sants natu­rels sont non seule­ment peu coû­teux, mais aus­si béné­fiques pour la san­té du sol et de l’homme, car ils ne contiennent aucun pro­duit chi­mique nocif », a‑t-il expli­qué.

Les bio­fer­ti­li­sants fabri­qués per­mettent d’enrichir le sol en élé­ments nutri­tifs essen­tiels tels que l’azote, le phos­phore et le potas­sium. Ils favo­risent éga­le­ment l’activité micro­bienne du sol, amé­lio­rant ain­si la struc­ture et la fer­ti­li­té à long terme.

Le compostage : une technique simple mais puissante

Par­mi les tech­niques ensei­gnées, le com­pos­tage a occu­pé une place cen­trale. Cette méthode consiste à trans­for­mer les déchets orga­niques (feuilles mortes, restes de cultures, fumier, déchets de cui­sine) en un engrais natu­rel riche et équi­li­bré. Les pay­sans ont appris à maî­tri­ser les étapes clés : le tri des matières, l’alternance des déchets secs et humides, l’arrosage régu­lier, le retour­ne­ment du tas pour assu­rer une bonne aéra­tion, et la sur­veillance de la tem­pé­ra­ture.

Le com­post mûr, obte­nu après envi­ron deux à trois mois, peut être appli­qué direc­te­ment dans les champs pour amé­lio­rer la tex­ture du sol, aug­men­ter sa capa­ci­té de réten­tion d’eau, et sti­mu­ler la crois­sance des plantes.

Une stratégie pour l’autonomie et la résilience paysanne

« Lorsque vous consta­tez que vos plantes sont atta­quées par des insectes, cela peut être dû à une carence en azote. Dans ce cas, le recours aux fer­ti­li­sants natu­rels comme le com­post ou les extraits fer­men­tés peut ren­for­cer la résis­tance de la plante », pré­cise M. Habi­ma­na.

Il appelle éga­le­ment la FOPAC à ren­for­cer ses par­te­na­riats avec des centres de recherche agri­cole pour amé­lio­rer les for­mu­la­tions, docu­men­ter les effets de ces pra­tiques, et mobi­li­ser davan­tage de res­sources au pro­fit des pay­san

Un projet porteur d’espoir pour l’agriculture locale

Cette ini­tia­tive marque une étape impor­tante dans la dif­fu­sion des pra­tiques agroé­co­lo­giques dans la région. Elle per­met aux pro­duc­teurs de s’émanciper de la dépen­dance aux intrants impor­tés, de réduire les coûts de pro­duc­tion, et de pré­ser­ver la bio­di­ver­si­té des éco­sys­tèmes agri­coles.

Le pro­jet FO-RI pré­voit d’élargir cette approche par­ti­ci­pa­tive à d’autres vil­lages du grou­pe­ment Mup­fu­nyi Shan­ga. Les pay­sans for­més joue­ront un rôle de relais com­mu­nau­taires pour trans­mettre les connais­sances acquises et accom­pa­gner d’autres pro­duc­teurs dans la mise en œuvre de ces tech­niques.

Ce pro­jet .mis en œuvre par FOPAC NK- LOFEPACO- SYDIP et COOCENKI avec l’ap­pui du CSA, fait par­tie du pro­gramme Far­mers Orga­ni­sa­tions led Research and Inno­va­tion (FO-RI) finan­cé par l’UE et l’OACPS et géré par Agri­Cord.

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