
Tubungabunge Isi Ndimwa
Le projet Tubungabunge Isi Ndimwa (TIN), lancé en 2019 et mené jusqu’en 2024, visait à renforcer la fertilité des sols, améliorer la sécurité alimentaire, et promouvoir la résilience économique des exploitations agricoles au Burundi. Mis en œuvre par un consortium comprenant le Collectif Stratégies Alimentaires (CSA), Broederlijk Delen (BD), CAPAD, et ADISCO, le projet a ciblé les provinces les plus vulnérables, où les petits agriculteurs font face à des défis socio-économiques et environnementaux sévères. Les acteurs centraux du projet, tous bien ancrés localement, ont assuré la diffusion de pratiques agroécologiques, l’accès aux semences et petits animaux, et la création de structures de
solidarité.
Contexte
Au Burundi, beaucoup d’exploitants agricoles s’inscrivent dans une spirale négative : les sols surexploités limitent les perspectives en termes de production agricole, les intrants appliqués n’expriment pas la potentialité attendue en termes de rendement et les dépenses consenties pour l’acquisition des intrants agricoles sont difficiles à recouvrir.
Il est largement admis que la restauration de la fertilité des sols par des techniques peu coûteuses est un préalable essentiel à l’augmentation des rendements agricoles et à l’expression des potentialités qu’offrent l’usage de certains intrants.
Objectif général
Les objectifs du projet étaient structurés autour des axes suivants :
- Renforcement des capacités locales : Former les agriculteurs, en particulier les paysans pilotes et animateurs de terrain, à des pratiques agroécologiques pour qu’ils deviennent des relais dans leurs communautés.
- Amélioration de la fertilité des sols : Introduire des techniques de conservation et d’enrichissement des sols, incluant le compostage, l’utilisation de fixateurs d’azote, et la réduction de l’érosion.
- Création et renforcement des structures de solidarité : Mettre en place des structures comme les Mutuelles de Solidarité (MUSO) et les chaînes de solidarité pour les semences et les
animaux afin de promouvoir l’autonomie économique des exploitants et renforcer le soutien mutuel. - Institutionnalisation des pratiques : Collaborer avec des institutions publiques, notamment la FAO et le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (MINEAGRIE), pour intégrer les pratiques agroécologiques dans les politiques publiques et créer une plateforme de fertilité des sols.
Logique d’intervention
La logique d’intervention du projet TIN reposait sur une approche de proximité, avec des formations continues pour renforcer les capacités locales et une diffusion participative des pratiques. Le choix des paysans pilotes et des animateurs de terrain comme relais a permis une diffusion des pratiques au sein 7 des communautés et une meilleure appropriation des techniques. La mobilisation des partenaires locaux, comme CAPAD et ADISCO, s’est avérée stratégique pour assurer une forte adhésion au projet
Principaux résultats
- Renforcement des capacités : Le projet a formé près de 6 931 paysans pilotes et animateurs de terrain, leur permettant de maîtriser des techniques essentielles pour l’amélioration de la fertilité des sols. Ces formations ont conduit à un taux d’adoption significatif des pratiques promues parmi les agriculteurs bénéficiaires, estimé autour de 50 % sur les indicateurs de la fertilité des sols et des rendements agricoles : près de 76 % des exploitants agricoles formés ont enregistré une augmentation des rendements, dépassant ainsi l’objectif initial de 60 %. Des analyses de sol ont révélé une amélioration notable de la matière organique et une réduction de l’acidité des sols dans les zones ciblées, résultat des pratiques de conservation des sols appliquées sur le terrain.
- Chaînes de solidarité des semences et petits animaux : La mise en place des chaînes de solidarité, axées sur la distribution de semences (haricot, soja, patate douce) et de petits animaux (chèvres, boucs, truies), a bénéficié à 20 582 ménages. Ces chaînes ont permis une augmentation de la diversité des cultures et un renforcement des ressources des ménages, tout en favorisant la sécurité alimentaire.
- Structures de microfinances et d’épargne solidaire : Les MUSO et IGG établis par le projet ont fourni des microcrédits aux agriculteurs, leur permettant de financer des investissements dans leurs exploitations et de renforcer leur résilience économique. Ces structures, ancrées dans les communautés, ont contribué à stabiliser les revenus des agriculteurs, offrant un filet de sécurité financier dans les moments difficiles.
- Plateforme de fertilité des sols coordonnée la FAO et placée sous la tutelle du MINEAGRIE, le projet a contribué à la création de cette plateforme, qui constitue un cadre institutionnel pour promouvoir les pratiques de gestion durable des sols. Ce cadre permettra une diffusion et une adaptation continue des pratiques du projet, ancrant les acquis dans les programmes nationaux.
28
Communes
392
Collines
70.560
Bénéficiaires directs
352.800
Bénéficiaires indirects
Partenaires techniques et financiers





