FO4FS : une délégation ouest et centre africaine à la découverte de l’expérience burundaise d’achats institutionnels locaux

Dans le cadre du pro­gramme FO4FS, finan­cé par la GIZ et opé­ra­tion­na­li­sé par Agri­cord, le CSA ( Col­lec­tif Stra­té­gies Ali­men­taires) et l’agri-agence ASPRODEB (Asso­cia­tion Séné­ga­laise pour la Pro­mo­tion du Déve­lop­pe­ment à la Base) ont construit avec la Pro­pac (Pla­te­forme Régio­nale des Orga­ni­sa­tions Pay­sannes d’A­frique Cen­trale) et le ROPPA (Réseau des orga­ni­sa­tions pay­sannes et de pro­duc­teurs agri­coles de l’Afrique de l’Ouest) un pro­jet visant à favo­ri­ser les achats ins­ti­tu­tion­nels et l’incorporation des céréales et tuber­cules locaux dans les pro­ces­sus de pani­fi­ca­tion. Ce pro­jet per­met­tra ain­si de tou­cher l’ensemble des orga­ni­sa­tions pay­sannes membres de ces deux réseaux en Afrique cen­trale et de l’ouest. Il s’inscrit plei­ne­ment dans l’objectif du pro­gramme FO4FS qui vise à contri­buer à la trans­for­ma­tion des sys­tèmes ali­men­taires vers davan­tage de rési­lience et d’inclusion.

Du 8 au 14 juin der­nier, une délé­ga­tion de 9 per­sonnes dési­gnées par les deux réseaux et les 2 agri-agences (Pro­pac, Rop­pa, Aspro­deb, CSA) ont rejoint Bujum­bu­ra (Burun­di), où la CAPAD (Confé­dé­ra­tion des Asso­cia­tions de Pro­duc­teurs Agri­coles pour le Déve­lop­pe­ment), par­te­naire du CSA, l’a accueillie pour un pro­gramme très intense. Durant cette semaine de voyage d’é­tude, les par­te­naires ont pu décou­vrir l’ex­pé­rience de CAPAD en matière d’ac­com­pa­gne­ment des pro­duc­teurs pour la faci­li­ta­tion de leur accès au mar­ché, et en par­ti­cu­lier via les achats ins­ti­tu­tion­nels.

Issus du Tchad et du Came­roun (délé­ga­tion Pro­pac), du Togo et du Bur­ki­na Faso (délé­ga­tion Rop­pa), les repré­sen­tants des OP ont été conviés à décou­vrir tout d’a­bord la struc­ture de la CAPAD et de son bras éco­no­mique, la SOCOPA, qui jour un rôle majeur dans l’a­mé­lio­ra­tion des condi­tions de mise en mar­ché pour les coopé­ra­tives. La SOCOPA gère ain­si plu­sieurs uni­tés de trans­for­ma­tion (tomate, banane, riz, maïs…) qui concluent des contrats avec les coopé­ra­tives proches, qui voient ain­si des débou­chés assu­rés. Aus­si, la SOCOPA joue un rôle impor­tant dans l’a­gré­ga­tion et la struc­tu­ra­tion de l’offre pour les achats ins­ti­tu­tion­nels.

Au delà des struc­tures de CAPAD et SOCOPA et des nom­breux pro­jets qu’elles déve­loppent, les par­ti­ci­pants ont éga­le­ment pu ren­con­trer des res­pon­sables de coopé­ra­tives qui, depuis 2014, sont en capa­ci­té de répondre aux appels d’offre du Pro­gramme Ali­men­taire Mon­dial, et ce pour plu­sieurs cen­taines de tonnes de maïs, de riz, de haricot…ce qui démontre une solide orga­ni­sa­tion et une belle matu­ri­té de ces struc­tures coopé­ra­tives, sou­vent diri­gées par des femmes.

Ensemble, les par­ti­ci­pants ont pu aus­si ren­con­trer divers acteurs cen­traux actifs dans les achats aux coopé­ra­tives, comme bien enten­du, le PAM natio­nal , qui a par­ta­gé son expé­rience et pré­sen­té com­ment il accom­pagne les coopé­ra­tives en ren­for­çant leurs capa­ci­tés par de la for­ma­tion, mais aus­si par l’ap­pui au tra­vers de maté­riel per­met­tant une meilleure ges­tion post récolte, et la livrai­son d’un pro­duit répon­dant ain­si à ses stan­dards.

La direc­tion pro­vin­ciale de l’E­du­ca­tion de Buban­za a reçu la délé­ga­tion afin de par­ta­ger une expé­rience réus­sie d’a­chats ins­ti­tu­tion­nels décen­tra­li­sés, finan­cés grâce au PAM, et qui a per­mis pro­gres­si­ve­ment à plus de la moi­tié des écoles de la pro­vince de four­nir des repas aux élèves, com­po­sés de pro­duits locaux et de qua­li­té, ce qui contri­bue non seule­ment à la sécu­ri­té ali­men­taire, mais aus­si encou­rage la sco­la­ri­sa­tion des enfants dans la pro­vince.

Enfin, la délé­ga­tion a éga­le­ment pu rendre visite à deux acteurs du monde éco­no­mique qui s’ap­pro­vi­sionnent en tout ou en par­tie auprès des coopé­ra­tives. L’u­sine de concen­tré de tomates de la SOCOPA tout d’a­bord, qui tra­vaille avec les coopé­ra­tives de pro­duc­trices et pro­duc­teurs de tomates, et qui avec CAPAD, a appuyé ces coopé­ra­tives afin d’a­mé­lio­rer leurs ren­de­ments en leur four­nis­sant en avance sur livrai­son, des semences d’une varié­té plus pro­duc­tive et adap­tée à la trans­for­ma­tion. Aus­si, les pro­duc­teurs reçoivent, notam­ment au tra­vers du pro­jet FORI mené avec le CSA (et opé­ra­tion­na­li­sé par Agri­cord) un accom­pa­gne­ment afin de défi­nir, au tra­vers des pro­ces­sus de recherche action, des pra­tiques plus durables et auto­no­mi­santes en matière de fer­ti­li­té des sols et de lutte contre les rava­geurs.

L’autre acteur, pri­vé celui-ci, n’est autre que la Bra­ru­di, la plus grande bras­se­rie du Burun­di, qui s’a­dresse aux coopé­ra­tives pour se four­nir en sor­gho blanc et en maïs pour la fabri­ca­tion de ses bières, dont les Burun­dais sont friands.

Un voyage d’é­tude riche en appren­tis­sages et par­tages d’ex­pé­rience, dont les membres de la délé­ga­tion se sont mon­trés très satis­faits, ren­trant vers leurs OP res­pec­tives avec une belle mois­son d’in­for­ma­tions et d’i­dées ins­pi­rantes à déve­lop­per dans leurs pays.