Forte hausse des prix alimentaires mondiaux : vers une nouvelle crise des prix ?
La hausse des prix actuelle Aujourd’hui, c’est près d’un milliard de personnes qui ont faim dans le monde. La hausse des prix actuelleEn janvier 2011, les prix des denrées alimentaires mondiaux ont atteint un nouveau pic historique depuis la création du recensement des prix alimentaires en 1990 et qui a même dépassé les records atteints à l’été 2008 (voir sur le site de la FAO). Un nouvel éclairage de la FAO sur la crise des prix du riz en 2007-2008En 2007-2008, l’augmentation des prix du riz est due, nous dit la FAO, aux politiques gouvernementales et non à une modification des habitudes de production ou de consommation. Dans cette situation, les producteurs de riz ont limité leur offre sur les marchés afin de constituer des stocks. Et les Etats ont voulu préserver leurs populations des conséquences de la crise des prix alimentaires. Bien des pays importateurs de riz ont ouvert temporairement leurs frontières aux produits alimentaires (en supprimant les droits d’entrée) afin de stabiliser leurs propres marchés ou ont préparé des plans pour constituer des stocks, élevant ainsi la demande. D’autres pays, exportateurs, ont au contraire limité leurs exportations afin de garantir l’approvisionnement intérieur. Beaucoup de décisions politiques ont été prises dans la précipitation et sans concertation avec les partenaires commerciaux. Les incertitudes grandissantes avec les changements réguliers dans les déclarations des politiques à mettre en œuvre ont poussé à la création de stocks de réserves par les consommateurs, les agriculteurs et les commerçants. Quelles leçons tirer de l’expérience des prix du riz en 2007-2008 pour les politiques gouvernementales ?La FAO estime que, si certaines restrictions ont permis de stabiliser les marchés intérieurs dans plusieurs pays, cela s’est fait au prix du marché international. Cependant, dans la perspective de souveraineté alimentaire qui est la nôtre, il est difficile de partager ces conclusions, même sans remettre en question l’analyse de ce qui s’est produit en 2007-08. La leçon à tirer nous semble plutôt devoir être qu’il faut considérer les limites du marché mondial quant aux possibilités d’assurer la sécurité alimentaire, ce que bien des décideurs ont tenté de faire croire, notamment à l’OMC, mais aussi au Comité pour la sécurité mondiale. Plutôt que de vouloir consolider les disciplines de l’OMC afin de restreindre l’emploi des restrictions à l’exportation, il serait sans aucun doute plus judicieux de revoir les règles qui empêchent aujourd’hui les Etats de développer leur secteur agricole et de le protéger suffisamment à cet effet. Les événements qui ont eu lieu lors de la crise des prix du riz en 2007-2008 sont singulièrement importants puisque le riz constitue un aliment de base pour les populations les plus pauvres du monde entier. Toutefois, les leçons à en tirer s’appliquent au marché de l’ensemble des produits alimentaires. En effet, chaque Etat doit prendre conscience que la stabilité du marché international favorisera, sur le long terme, les intérêts nationaux et notamment ceux des consommateurs et des agriculteurs pauvres. La coopération entre les partenaires commerciaux et la transparence des décisions peuvent augmenter la stabilité des prix sur les marchés nationaux et internationaux. Mais la recherche de la stabilité devrait être mise au centre des efforts pour anticiper les crises futures. titre documents joints
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