Particularités et recommandations
22 octobre 2009 L’AfriqueA la recherche d’une agriculture productive, créative de richesses, de revenus et durable
L’Afrique dispose encore de superficies utiles, de ressources naturelles diversifiées mais ne produit pas assez pour satisfaire à son Alimentation. 20 milliards d’importations alimentaires par an. L’agriculture africaine est portée par deux systèmes de production :
Majoritairement analphabètes, les millions de paysans africains sont dispersés sur le continent et mal organisés. Producteurs d’aliments dans des conditions difficiles, les paysans forment le lot des pauvres et en insécurité alimentaire (40%) de la population totale. L’ajustement structurel des années 1980-1985 a compliqué la situation de vie en milieu rural, en imposant aux Etats la privatisation et la libéralisation de l’économie par le démantèlement des sociétés de développement ! Cette situation a évolué dans un contexte de sécheresse et de crise économique (1973-1984,…). Les zones rurales ont souffert d’un manque d’investissements publics, de prise en compte des modes de vie des populations dans les programmes en leur faveur. Les jeunes ont quitté les terroirs pou grossir les villes et traverser les océans. Ils sont devenus les pourvoyeurs d’assistance aux paysans, leurs parents.
Depuis une dizaine d’années, d’importants changements Les paysans ont créé et structuré des groupes, des villages au niveau des pays, aux sous-régions. Les Etats ont redynamisé les organisations sous-régionales avec pour ambition de mieux s’intégrer. L’agriculture revient en priorité dans les politiques et programmes de développement. L’OUA devient l’Union Africaine et s’engage dans la définition et la mise en œuvre du NEPAD dont l’agriculture est une priorité. Les négociations de l’OMC et des APE offrent des espaces aux paysans pour interpeller et mieux renforcer leurs structures. Le changement climatique devient visible en plus de la flambée des prix et des crises alimentaires. Les réseaux d’organisations paysannes s’allient avec des mouvements sociaux pour défendre la souveraineté alimentaire, le respect des modes de vie, la gestion de l’offre et la régulation des marchés. Nos responsabilités dans nos problèmes Exiger la redevabilité des élus à tous les niveaux, bâtir des politiques agricoles et agro-alimentaires consensuelles pour défendre les cultures des terroirs et développer les valeurs culinaires. Construire des marchés sous-régionaux protégés. Investir dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, la foresterie. Maîtriser la gestion durable des ressources naturelles. S’engager dans les alliances avec les mouvements sociaux qui défendent les mêmes valeurs. Développer l’autocritique et préparer nos propres stratégies de développement. L’AsieThe challenge of Food self-sufficiency in Southeast Asia Global Food Sufficiency : The Asian Perspective Agriculture continues to contribute to the engine of growth for the economy of the countries of ASEAN. With rice being the common staple food for the people of ASEAN, the sector is closely linked to food security situation in the region. Rice is also the most important crop to millions of small farmers who grow it on millions of hectares throughout the region, and to the many landless workers who derive income from working on these farms. At low levels of income, when meeting energy needs is a serious concern, people tend to eat coarse grains and root crops such as cassava and sweet potato. At that lowest stage of economic development, rice is considered a luxury commodity. With increasing income, demand shifts from coarse grains and root crops to rice. At high levels of income, rice becomes an inferior commodity, and consumers prefer diverse foods with more protein and vitamins, such as vegetables, bread, fish and meat Call for Food Sufficiency for ASEA : recommandations in Asia In this context, and in the light of the food crisis, food security requirements and the issues of climate change, sustainable , organic, ecological friendly agriculture becomes the key strategic response that governments may take, as also emphasized by the report of the International Assessment of Agricultural Knowledge, Science, Technology Development (IAASTD), signed by 60 countries and the World Bank. With food surpluses being traded at local, national, regional and international markets, trade agreements that should be entered by ASEAN should preserve member state’s capacities to exempt sectors important to food security, livelihood security, rural development and poverty alleviation and ensure the benefit for smallholder producers ; as well as provide sufficient safeguard measures and remedies. We ask ASEAN governments, both at national and the regional level to promote sustainable agriculture by redirecting its agricultural investments, funding and policy focus. Specifically, we ask that ASEAN and their member governments to :
Solidarity with global action for food sufficiency We, as civil society groups working for sustainable rural development, for the promotion of sustainable, ecological friendly agriculture, and the development of small scale men and women farmers, fishers and indigenous people can cooperate with global action for food sufficiency. We can share our own experiences and technical expertise. Furthermore, we can help study and monitor how much governments allocate for agricultural programs and services benefiting small scale men and women farmers, fishers and indigenous peoples. L’AmériqueVue d’ensemble du problème américain Les États-Unis sont le principal acteur de la promotion des marchés alimentaire et agricole mondiaux. Ils ont une grande influence sur le marché mondial et sont le siège des plus importantes corporations transnationales de commerce agricole et marchés d’échange de matières premières. La politique agricole américaine a peut-être créé de nouveaux marchés mondiaux mais elle a également certaines conséquences négatives. La production agricole américaine est basée sur des approches énergivores de cultures intensives, telles que la monoculture, les élevages confinés, l’utilisation de pesticides, d’OGM et de fertilisants, ce qui s’est avéré néfaste pour la biodiversité et l’environnement. Les États-Unis ont autorisé cette politique pour brader leurs produits dans d’autres pays à un prix inférieur au prix de production. Le dumping a engendré des problèmes tels que l’insécurité alimentaire, le chômage dans le secteur rural, ainsi que des modèles de migration non durables. L’investissement américain a donné la priorité à l’augmentation de la production alimentaire et à de nouveaux marchés plutôt qu’à des solutions saines et globales à long terme pour les secteurs alimentaire et agricole. Cette approche contribue à la volatilité du marché et permet au secteur agricole américain de consolider ses activités dans le monde aux dépens des consommateurs et des producteurs.
Les États-Unis ont la responsabilité de reconnaître que cette approche ne fonctionne ni au niveau domestique, ni à l’étranger. Il est temps de changer les choses. Pour travailler de façon positive, les États-Unis doivent adopter le droit alimentaire et l’incorporer en tant que recommandation pour leurs décideurs politiques. Ils devraient créer, en 2013, une nouvelle législation agricole visant à garantir l’accès à une nourriture saine pour tous, un prix équitable pour les agriculteurs et leur production et la mise en place de pratiques agricoles écologiques. Cette législation devrait promouvoir une aide alimentaire et des investissements agricoles plus efficaces. Les États-Unis doivent mener la lutte contre la volatilité du marché en soutenant les stocks alimentaires et les règlements visant à prévenir la spéculation excessive sur les matières premières. Ils doivent également donner une nouvelle direction à leur politique commerciale pour éliminer les pratiques de dumping et permettre aux pays en voie de développement de protéger leur marché agricole domestique. Enfin, les États-Unis doivent diriger le secteur de l’agriculture en définissant des politiques nationales et étrangères. Les impôts des contribuables ne devraient pas servir à soutenir un secteur agricole qui possède un avantage injuste sur des systèmes alimentaires et agricoles locaux et durables. Un changement auquel nous pouvons croire La crise mondiale a ouvert les yeux du public américain sur le fait que les marchés doivent être régulés pour servir des objectifs sociaux et environnementaux. Cette prise de conscience, ainsi que la rhétorique et la volonté de l’administration de Barak Obama de s’engager à nouveau dans le monde et de renforcer la démocratie au niveau domestique, ouvrent la porte à de nouvelles législations et actions qui répondent aux besoins de notre temps. La Perspective Brésilienne La sécurité alimentaire et nutritionnelle est intimement liée au processus de développement. C’est pourquoi le système agro-alimentaire, en particulier les petites et moyennes exploitations, joue un rôle déterminant. 1. Analyse de la situation au Brésil : deux projets en conflit :
2. Mesures prises afin d’améliorer la sécurité alimentaire :
3. Position d’Agricultura Familiar et du CONSEA (conseil national de la sécurité alimentaire et nutritionnelle) :
L’EuropeLa cas européen : problèmes et recommandations : Quel est le problème au niveau européen ? L’Union européenne est un acteur mondial dans le domaine de la production, la transformation, la consommation et le commerce de denrées alimentaires. Cependant, les 27 États membres dans leur ensemble sont des importateurs nets de produits agricoles et alimentaires. Une très grande partie des aliments pour animaux consommés dans l’UE est importée. Au vu de ces importations et de différentes formes de subventions, les exportations de viande, de lait et de céréales transformés sont encouragées. Les importations et les subventions des aliments pour animaux favorisent toutes deux la spécialisation et la concentration de la production dans seulement quelques régions de l’Union. Le système alimentaire de l’UE n’est dès lors pas durable. Il dépend fortement des importations et de l’aide publique, divise les régions rurales et les agriculteurs en créant parmi eux quelques gagnants et de nombreux perdants, et nuit aux systèmes alimentaires d’autres régions du monde. À l’origine, les objectifs de la politique agricole commune (PAC) de l’UE soulignaient l’importance de la sécurité alimentaire des consommateurs et la nécessité d’assurer des revenus suffisants aux agriculteurs ; pourtant, aujourd’hui, le système alimentaire de l’Union est aujourd’hui dominé par le principe de la compétitivité mondiale de son industrie agro-alimentaire. Il en résulte que la diversité biologique et économique des systèmes agricoles, des installations d’abattage et des industries laitières à petite échelle, qui peuvent offrir des denrées alimentaires locales, est en voie de disparition. Une part croissante des aliments que les consommateurs achètent sont transformés. La distance qui sépare les denrées alimentaires produites dans la ferme et l’assiette ne cesse de croître et coupe le lien entre les agriculteurs et les consommateurs. Cela permet aux détaillants et aux supermarchés d’accumuler du pouvoir de marché et d’augmenter la part de valeur ajoutée qu’ils donnent aux aliments. Ajoutons que jusqu’à 30 % des denrées alimentaires sont gaspillées, alors que le nombre de personnes qui souffrent de la faim augmente, même en Europe. Comment l’Europe pourrait-elle contribuer à l’apport de solutions ? Le principe de suffisance donnerait la priorité à un système agricole et de distribution des aliments durable fournissant assez de nourriture saine à tous les citoyens et des revenus équitables aux agriculteurs, et reposant sur la meilleure gestion possible des eaux, des sols, de la biodiversité et des paysages. La réforme de la PAC qui doit être élaborée d’ici 2013 doit dès lors inclure dans le système alimentaire des critères relatifs à l’environnement, à l’emploi et à la santé publique et intégrer dans les objectifs et instruments politiques les nouveaux défis tels que le changement climatique. Au niveau mondial, l’UE doit user de son poids dans les négociations multilatérales comme le processus de Kyoto, les négociations commerciales et la convention sur la diversité biologique afin de fixer des objectifs plus ambitieux en vue d’établir des systèmes mondiaux de suffisance alimentaire. Ces négociations doivent inclure des préoccupations non commerciales, telles que des normes environnementales et sociales ainsi que la souveraineté alimentaire des États. Les normes relatives à l’accès conditionnel au marché et aux méthodes de réduction des rejets de CO2 dans la production et la consommation alimentaires doivent être promues tant dans la recherche que dans la pratique quotidienne. Il convient de supprimer immédiatement les subventions à l’exportation et de les remplacer par des systèmes de gestion de l’offre efficaces et flexibles axés sur la demande interne. Les acteurs européens veulent une action mondiale Nous devons mettre de l’ordre dans notre propre maison tout en œuvrant à l’échelle mondiale en faveur d’un système alimentaire fondé sur la suffisance. Les denrées alimentaires doivent être considérées comme un bien commun et une valeur commune par les producteurs et les consommateurs. Les prix alimentaires doivent internaliser tous les coûts sociaux et environnementaux externalisés. Les marchés locaux doivent être les principaux fournisseurs de denrées alimentaires. Le commerce international doit reposer sur une organisation équitable et respectueuse du climat. Dans la même rubrique
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