Suite à la flambée des prix des produits alimentaires, le CNCR réunit les partenaires sociaux du Sénégal pour plaider la souveraineté alimentaire
Alex Danau, 23 janvier 2009
Mots-clés:
CNCR (Sénégal),
Organisations de producteurs,

La flambée des prix alimentaires laisse une population appauvrie. Les ménages ont fait feu de tout bois pour résister. Les femmes, en charge des dépenses d’alimentation ont du se débrouiller, vendre leurs bijoux, leurs belles tenues. Les familles qui détenaient du bétail ont parfois été contraintes de le vendre, à tel point qu’alors que le prix du riz à la consommation avait doublé, les animaux avaient perdu une bonne partie de leur valeur. La débâcle.
On pourrait penser que ces cours des matières premières ont pu apporter un surcroît de revenu aux producteurs, mais il n’en a rien été car les coûts de production étaient à l’avenant (prix du carburant, des aliments pour le bétail...) et la campagne de commercialisation impréparée. Le Gouvernement pense nous faire un cadeau en proposant 165 FCFA le kg d’arachide, alors que son coût de production « bord champ » est de 191 FCFA » rapporte un leader paysan, pointant du doigt la déconnexion complète du Gouvernement, en rupture de dialogue avec les organisations agricoles.
C’est dans ce contexte particulièrement difficile que le CNCR réunit les partenaires sociaux du Sénégal pour plaider la souveraineté alimentaire. Fédérations d’agriculteurs, d’éleveurs, de commerçants, du patronat, ONG se sont réunis pendant trois jours pour envisager les stratégies de réponse à cette crise.
« Nous sommes entré dans une nouvelle ère », dit Mamadou Cissokho, président d’honneur du ROPPA, dans son allocution de clôture. « La population augmente, les stocks alimentaires sont vides et les paysans contraints de quitter leur métier, tant il est difficile d’en vivre. Les autorités devraient enfin comprendre que ce paradoxe est suicidaire et appelle des réponses plus adéquates. »
Il en appelle aussi à la responsabilité des ruraux et des urbains, attachés à leurs plats quotidiens de riz, alors que le Sénégal importe les deux tiers de sa consommation (pour une facture d’importation de 400 milliards de FCFA). « Il est temps que nous tous, sénégalais consommions essentiellement ce que notre agriculture peut produire. Il y va de notre souveraineté alimentaire et de notre avenir. »
Déclaration finale et documents de travail
