Bruxelles - Mai 2001 : Accès aux marchés d’exportation ou accès à son propre marché ?
12 mai 2001 Contexte du séminaire
L’initiative unilatérale de l’Union européenne à l’attention des pays les plus pauvres (PMA) lui permettra peut-être de nouer de nouvelles alliances au sein de l’OMC et elle en aura besoin, car les aides directes à l’agriculture (boîte bleue) et les matières non commerciales, dont les aspects sociaux et la multifonctionnalité de l’agriculture, rencontrent l’opposition directe des PMA et des PVD. Le principal argument justifiant l’initiative repose sur le bénéfice escompté que pourront retirer les pays les moins avancés de cette ouverture complète des marchés de l’Union européenne. Mais, rien ne prouve qu’il y aura un bénéfice pour ces pays et surtout, que cet éventuel bénéfice profitera aux populations. En particulier, les pays ACP ne sont pas assurés qu’en finale les bénéfices seront supérieurs aux pertes. Pour ne pas leurrer les citoyens de l’Union européenne ni ceux des pays les moins avancés, il est souhaitable d’identifier plus objectivement le bien-fondé des bénéfices escomptés, et de les mettre en balance avec les effets négatifs que pourrait créer l’ouverture des marchés. De nombreux représentants d’exploitations familiales et paysannes de différents continents, doutent de la réalité des bénéfices proclamés par le Commissaire P. Lamy et par l’OMC. Ils ont par contre, l’intime conviction que cette nouvelle avancée de l’ouverture des marchés agricoles qui les concernent, hypothèquera plus encore leurs sources de revenus, principalement obtenus par des prix rémunérateurs que n’assurent en aucun cas les marchés internationaux. La multitude de producteurs familiaux ne souhaitent pas être mis abusivement en concurrence par le biais de marchés internationaux dominés par une oligarchie de firmes transnationales. Ils souhaitent que les spécificités de l’agriculture soient reconnues et considérées, que les décisions nationales ou internationales qui les impliquent intègrent leurs points de vue légitimés au travers des représentants de leurs organisations. La recherche de solidarité entre les exploitants agricoles des pays riches et des pays pauvres s’exercerait plus effectivement par le maintien de marchés rémunérateurs pour les uns et pour les autres que seule une régulation équitable et universelle des prix et de la production peut assurer. L’évaluation objective des bénéfices et des lacunes du protocole sucre lié à l’organisation commune du marché du sucre, dans le contexte des accords ACP-UE et de la politique agricole commune, permettrait de consolider des instruments de politique agricole et commerciale qui ont fait leurs preuves. Il faut admettre que cette opinion n’est pas unanimement partagée, bien au contraire, et que de nombreuses ONG souhaitent l’ouverture complète des frontières des pays riches. Elles seront également invitées à débattre de ce sujet. A contrario, la propension des institutions internationales à pousser les pays pauvres à orienter leurs productions vers les marchés internationaux et à ouvrir leurs marchés comme cela a été le cas dans le cadre des politiques d’ajustement structurel et des négociations agricole de l’Uruguay Round ont contribué à fragiliser l’économie des pays pauvres. Objectifs
Le séminaire doit permettre de : Communiqué de presse commun Via Campesina-ROPPA
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