ARTICLE : "Gérer une coopérative : de nouvelles compétences à investir", par Eric WalinDirecteur de la coopérative agricole wallonne SCAR (Sociétés Coopératives Agricoles Réunies des régions herbagères)
![]() Lors d’une conférence organisée par l’Union des Agricultrices Wallonnes ce 26 mars 2018 à Gembloux, Eric Walin, directeur de la coopérative agricole wallonne SCAR (Sociétés Coopératives Agricoles Réunies des régions herbagères), a mis en avant les atouts de la coopération entre agriculteurs et partagé son analyse sur les éléments-clé à prévoir et les écueils à éviter lors de la mise en place d’une coopérative. Fort de son expérience, Eric Walin l’affirme, la coopération permet de retrouver une maitrise sur la valeur ajoutée dans une filière, d’accéder directement aux marchés, mais aussi de créer des ponts entre les maillons de la chaine, y compris avec les consommateurs. Coopérer permet de mutualiser des moyens financiers, mais aussi des moyens humains, ce qui est fondamental dans un contexte d’isolement croissant des agriculteurs : « s’engager dans un projet collectif, c’est se retrouver ensemble, ne plus être seul ». Si la coopération a aujourd’hui le vent en poupe auprès du grand public, ce n’est pas vraiment le cas auprès du monde agricole, nous dit Eric Walin. Et d’expliquer cela par une culture fort individualiste et une recherche de réponse immédiate (culture de l’immédiateté), deux éléments qui s’opposent à la dimension collective et la durée dans laquelle s’inscrit le développement d’un outil collectif. Assurer la démocratie Eric Wallin insiste aussi sur l’importance de prévoir un plafond de capital dès le départ, afin d’éviter ultérieurement des déséquilibres de rapports de force ou des problèmes si certains coopérateurs se retirent. En effet, malgré le principe « 1 coopérateur = 1 voix », un coopérateur qui détiendrait une part importante du capital aurait dans les faits un pouvoir plus grand (en menaçant de se retirer par exemple) qu’un autre coopérateur qui détiendrait une part minime. Il s’agit aussi d’éviter les conflits d’intérêt, qui surviennent très souvent, avec des intérêts individuels qui vont à l’encontre de l’intérêt de la coopérative sur la durée. Faire une exception pour un membre en difficulté est tentant, mais risque de mettre à mal le projet coopératif, il faut donc avoir une stratégie globale et à long terme claire. Développer les compétences nécessaires Repenser la finalité Retrouvez la présentation complète d’Eric Walin ci-dessous :
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