L’avenir du secteur laitier européenLa PFSA plaide pour la préservation et l’amélioration du système de gestion de l’offre
27 mars 2008 Le secteur laitier : état des lieux et perspectives
La production laitière revêt une importance considérable pour l’agriculture familiale et pour tout le secteur industriel en amont et en aval et ce dans l’ensemble des pays de l’Union européenne (UE), mais également dans la plupart des pays de la planète. La production laitière y représente une part importante de la valeur agricole totale, de l’emploi agricole, de l’occupation des surfaces (en particulier dans les zones difficiles) et de l’industrie de transformation. Les produits laitiers ont aussi une place de choix dans l’alimentation. Cela explique que beaucoup d’Etats soient intervenus et interviennent encore dans le soutien de cette production particulière. Mais, de nombreuses évolutions sont en cours, en particulier en faveur d’une libéralisation des marchés. Dans le même temps le secteur de la production a tendance à se spécialiser et à s’intensifier et ceux de la transformation et de la distribution sont de plus en plus concentrés. Rappel des décisions prises par l’UE La politique laitière actuelle de l’UE résulte de la dernière réforme de la politique agricole commune (PAC) de 2003 qui comportait :
A noter également, les propositions de la Commission de 2007-2008 : Quels sont les impacts de la réforme de l’OCM lait de 2003 et quels seront ceux qui sont à craindre en l’absence de décision de prolongation de l’OCM lait au niveau européen ? Ces impacts doivent être mesurés à différents niveaux :
Les objectifs politiques défendus par la PFSA pour l’organisation commune du marché du lait.Nous souhaitons : 1. Des prix stables qui couvrent les coûts de production et qui permettent aux producteurs de vivre décemment de leur travail. 2. Le maintien des exploitations familiales en nombre et une répartition équilibrée de la production sur l’ensemble des différentes régions 3. Un ajustement de la production à la demande effective combiné à la maîtrise des excédents exportés et des importations. 4. La maîtrise des exportations pour qu’elles se situent à un niveau négocié avec les pays tiers dans le cadre d’une gestion internationale de l’offre et qu’elles soient compatibles avec le respect des exigences de développement de l’agriculture familiale dans les pays en développement. 5. Des politiques soutenant les méthodes de production liées au sol, respectueuses de l’environnement et du bien être animal. 6. Des mesures visant en particulier à favoriser la production de l’alimentation animale dans l’exploitation, à compenser les handicaps régionaux et à encourager les prestations environnementales. Cette maîtrise des excédents au niveau européen participerait également à la gestion de l’offre sur les marchés internationaux. Les exportations peuvent être considérées comme complémentaires d’un système de gestion de l’offre si elles sont contingentées, qu’elles se font sur la base d’accords entre Etats (ou groupes d’Etats) coopérants, et qu’elles ne portent pas atteinte au développement du secteur du pays importateur. De même, il est indispensable de maîtriser les importations (contingent, droit spécifique, produits sensibles…) si l’on veut respecter les objectifs de la PAC et la nécessaire préférence communautaire pour assurer la souveraineté alimentaire dans l’UE. Pour atteindre ces objectifs, la PFSA plaide pour la préservation et le développement d’un système de gestion de l’offre pour le secteur laitier européenNon seulement, le système de gestion de l’offre a montré ses vertus au sein de l’UE depuis 1984. Par ailleurs, les "supposés" avantages de la plus grande ouverture des marchés et du découplage accru des aides à la production ne sont pas vérifiés car elle provoque de l’instabilité et de l’incertitude et génère une désorganisation des marchés intérieurs. Or, la stabilité des prix et l’assurance des approvisionnements sont capitales pour l’ensemble des maillons de la filière laitière, tout comme pour les autres productions agricoles. Cela implique une régulation du marché domestique et la protection vis-à-vis des aléas des marchés internationaux. Une conjoncture de prix temporairement haut ne peut servir d’argument contre le bien fondé de la gestion de l’offre démontrée sur le long terme. Le cours des réformes de la PAC ne dépend pas uniquement des producteurs, loin s’en faut, et tout indique dans la détermination de la Commission européenne et dans l’absence de consensus entre les Etats européens que le risque de disparition du système de gestion de l’offre est élevé. Il faut donc que la profession et les autres parties prenantes au débat politique la défendent avec force et envisagent les alternatives aux propositions de la Commission européenne. Les producteurs ont une assez bonne perception des avantages que représente une gestion rigoureuse de la production. Par contre, l’organisation commune du marché, organisée par les Etats de l’UE, a soutenu le niveau des prix et a assuré aux producteurs l’écoulement de leur production sans que ces derniers n’aient à s’organiser pour prendre en charge cette gestion. L’abandon du soutien des prix et des garanties de régulation modifie fortement la situation. La PFSA plaide pour la préservation et le développement d’un système de gestion de l’offre pour le secteur laitier européen. Deux options demeurent encore aujourd’hui envisageables :
Dans un cas comme dans l’autre, il faut que le principe fondamental de préférence communautaire soit assuré, faute de quoi toute gestion de l’offre serait illusoire. Les initiatives que l’UE doit prendre dès le bilan de santé dans le domaine de l’organisation commune des marchés du lait et des produits laitiers
La PFSA souhaite la préservation d’un mécanisme de gestion de l’offre de lait au niveau de l’Union européenne. Pour que cela demeure possible, il est impératif que l’UE préserve les éléments indispensables à son fonctionnement :
Deux options pour le maintien et l’amélioration d’un système de gestion de l’offre 1° Un système de gestion de l’offre dynamique organisé par les pouvoirs publics
2° Un système de gestion de l’offre et de mise en marché collective géré par les organisations de producteurs ou par une organisation interprofessionnelle Dans l’éventualité de l’abandon des quotas, il convient de prévoir, dans le cadre de l’OCM « unique », des dispositions spécifiques permettant aux producteurs de s’assurer d’un réel pouvoir de marché et de garantir un équilibre entre les différents acteurs de la filière.
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